Les 100 premiers jours d’un manager
Les 100 premiers jours d’un manager

Bien souvent lors d’une prise de fonction dans un nouveau job, vous pouvez être sur la réserve et manquez d’assurance. Vous êtes en terrain inconnu après tout. Alors vous n’osez pas poser de questions, intervenir quand vous jugez cela nécessaire et vous pensez qu’il vaut mieux rester en retrait.

La peur du regard des autres et le manque de confiance en soi sont très souvent à l’origine de ce frein, parce que vous vous savez observé pendant cette période charnière.

Les premiers jours dans un poste à responsabilités sont cruciaux.

Pour ne pas rater votre prise de poste, il existe une méthode efficace qui permet d’acquérir en temps voulu la clairvoyance nécessaire, de susciter la confiance des équipes et de mettre en marche les changements voulus.

Voici les 6 étapes d’une prise de poste réussie :

1 – Prenez le temps de connaître le territoire de l’entreprise

Souvent, cette phase est négligée. Le symptôme trop récurent à cela est la précipitation, la course immédiate aux objectifs.

Nous sommes des humains, avec un sourire il vous sera plus facile de nouer des relations de travail. Prendre du temps pour vous présenter et être agréable. Si l’interne est le point de départ de cette démarche, elle se poursuit également à l’extérieur. On part tendre l’oreille à ses clients, à tous les interlocuteurs « sensibles ». Au-delà de se faire connaître, il est surtout question de croiser les informations, de nourrir son intuition, d’alimenter un premier rapport d’étonnement.

Des éléments apparaissent : risques, réseaux d’influence, opportunités, alliés, rituels… Autant de sujets qui jouent un rôle ou non dans l’action à venir.

2 – Prenez le temps de connaître les activités des autres services de l’entreprise

N’hésitez pas à élargir votre horizon en faisant la connaissance de service très éloignés de votre nouvelle activité.

Observer, écouter et prendre des notes, c’est important cela vous permettra de mieux préparer votre rapport d’étonnement. Pour cela, échangez avec tous les niveaux de l’entreprise pour comprendre la dynamique de l’organisation et les attentes; parlez à des experts externes et des clients pour acquérir une vue générale ; ayez conscience qu’il n’est pas possible de tout connaître tout de suite, ne vous perdez pas dans les détails. Il s’agit de comprendre ce qui fonctionne comme ce qui ne fonctionne pas ; faites confiance à votre flair et à votre intuition. Soyez toujours enthousiaste.

L’attention doit être à ce stade concentrée sur :
– Comprendre la situation de l’entreprise ;
– Identifier les hommes, les partenaires clés, ses alliés ;
– Faire l’inventaire des risques ;
– Repérer les réseaux d’influence ;
– Décrypter les rituels de l’entreprise.

3 – Intégrez les valeurs de l’entreprise et appliquez les au quotidien

Intégrer des valeurs rapidement vous permet trouver votre place facilement et de renforcer votre fierté d’appartenance. Soyez pro-actif.

Si vous avez le sentiment de correspondre et d’intégrer parfaitement ces nouvelles valeurs, votre travail sera de bien meilleure qualité.

Si au contraire vos convictions personnelles ne sont pas en adéquation avec votre nouvelle structure, vous n’auriez pas dû postuler.

4 – Un pas = un succès

Une partie délicate se dessine au bout d’une quinzaine de jours : lancer les premières actions. Le principe, obtenir des premiers résultats, des succès rapides et visibles.

Vous devez vous focaliser sur un objectif : avoir le maximum d’impacts positifs à travers des mesures symboliques. C’est le moyen de renforcer l’adhésion autour de soi.

Par où et par quoi commencer ?

On pose en priorité son attention sur les problèmes les plus simples. On part à la chasse aux aberrations oubliées, aux outils à moitié aboutis.

Quoi qu’il en soit, il est recommandé de préparer un plan de mesures provisoire (loin d’être la stratégie définitive).

Les mesures de fond ou purement structurelles sont réservées à plus tard.

L’attention doit être à ce stade concentrée sur :
– Investir sur le court et le moyen terme;
– Prévoir des phases d’ajustement, des appels d’air au plan, multiplier les petits succès;
– Rester concentré sur votre activité;
– Attiser la flamme du changement.

Pour cela, évitez de vous accordez trop de temps, en pensant ainsi parvenir à la décision idéale; de penser que vous avez tout compris; de vouloir boucler dès maintenant une stratégie à long terme…

5 – Affirmer votre position

Cette étape vise tout d’abord à mettre les choses sous contrôle.

Si vous voulez transformer l’essai de votre prise de poste, vous devez trouver de nouveaux leviers de croissance et optimiser ceux en place. Vous devez vous approprier une série d’indicateurs de performance.

Cela implique par ailleurs de bien comprendre ou de créer les tableaux de bord opérationnel. Cet outil doit être conçu de sorte qu’il apporte des tendances, entretienne l’envie de changement et circule facilement.

A partir de ce travail de contrôle, il est ensuite possible de développer le programme d’actions. Les indicateurs deviennent des objectifs. Ces défis aussi ambitieux que réalistes devront être partagés avec les collaborateurs.

Certains managers ont la bonne idée d’attribuer de nouvelles responsabilités. Ce qui fonctionne bien si les attentes sont clairement exprimées avec un système de suivi solide.

L’attention doit être à ce stade concentrée sur :
– Chercher les indicateurs les plus simples et évocateurs;
– Optimiser les outils existants;
– Mesurer tous les niveaux d’engagement (les vôtres comme ceux de l’entreprise).

Pour cela, évitez de multiplier à l’infini le volume d’indicateurs; mettez vos équipes en confiance pour qu’elles donnent le meilleur d’elles-mêmes; enfin, ayez le réflexe d’utiliser les outils existants.

6 – Légitimer définitivement vos actions
L’issue positive des 100 jours. Votre réussite relève d’une dimension phare : la communication.

Tout l’enjeu de cette dernière phase est de rendre compte de l’action existante dans l’entreprise et au-delà des murs.

Comment ?

Voici quelques conseils :
– Un manager est maître de sa communication. Il incarne l’entreprise, verbalise et exprime sa vision;
– Il dissocie ses prises de paroles selon les spécificités de chacun de ses interlocuteurs : internes ou externes. La plupart des cibles ont toutefois la même attente : être rassurées;
– Il travaille son discours avec un soin porté à la clarté et à la simplicité;
– Il adopte une posture franche;
– Le rythme de sa communication doit être régulier et soutenu.

Enfiler la veste de manager est une course de fond. Avancer avec méthode est une des clés de longévité.